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Asnières
infos
s’en sortir.
« Nous avions au départ créé
une association d’aide aux devoirs. Un de
nos membres travaillait alors chez Coca
Cola et nous a indiqué qu’il y avait une
palette de canettes disponibles au Car-
refour de Gennevilliers. Nous sommes
allés la demander, histoire d’en offrir aux
enfants. De fil en aiguille, les responsables
du supermarché nous ont proposé d’autres
produits alimentaires. Nous avons pris
contact avec la société Saint Vincent de
Paul d’Asnières pour organiser ces dons
aux familles en difficulté. Ainsi, nous
avons commencé une nouvelle activité
de distribution des colis gratuits chaque
samedi »
, précise Sami.
Halles de Rungis
Mais passer d’une distribution hebdo-
madaire gratuite à la gestion d’un com-
merce, soit-il solidaire, n’est pas une
mince affaire. Pour cela, l’association
Najma s’est adressée à l’Association na-
tionale de développement des épiceries
solidaires (ANDES), l’un des principaux
réseaux d’aide alimentaire au niveau
national. Cette association apporte son
expertise pour établir un diagnostic sur
le fonctionnement de l’aide alimentaire
au plan local, conseille les porteurs de
projets d’épiceries solidaires et sociales.
Désormais, chaque semaine donc, des
bénévoles de Najma se
rendent aux halles de Run-
gis chercher des produits
de consommation cou-
rante qui seront ensuite
commercialisés à des prix
défiant toute concurrence
dans l’épicerie asniéroise.
Ce n’est pas tout.
« Nous
utilisons le système D, le
bouche à oreilles, Internet.
Nous sommes ainsi tombés sur le site de
l’Agence du Don en Nature auprès de la-
quelle nous nous fournissons également »
,
explique Sami. Cette agence, créée en
2009, récupère des produits de consom-
mation non alimentaires neufs auprès
de fabricants puis les rétrocède à des
associations.
Une reconnaissance
Depuis le 26 septembre, chaque ven-
dredi matin, Malek, Gérard et tous les
bénévoles de L'étoile solidaire sont à
pied d’œuvre bien avant l’ouverture
des portes de l’établissement fixée à
9 heures. Ils aident le seul salarié de
l’association, Baboy, 22 ans, un enfant
du quartier, chargé de la manutention
et de la tenue de la caisse. Il connaît
bien son métier pour avoir été salarié
d’une moyenne surface alimentaire.
« Travailler dans une épicerie solidaire,
savoir qu’on aide des familles en diffi-
culté, cela donne encore plus de sens au
travail »
, explique-t-il. C’est à lui égale-
ment qu’incombe la tâche de vérifier si
les clients possèdent la carte délivrée
par le Centre communal d’action sociale
(CCAS) qui étudie les situations finan-
cières des familles et donne son aval
pour s’approvisionner à L'étoile soli-
daire.
« La municipalité souhaite aider
les personnes ayant connu un "accident"
à se reconstruire. Dans ce parcours qui
peut être chaotique, nous souhaitons qu'à
chaque étape, une main soit tendue aux
personnes en difficulté mais qui veulent
s'en sortir. Nous soutenons l'action des
banques alimentaires très actives sur la
commune. Avec l'épicerie solidaire, il
s'agit d'aider les personnes à construire
un parcours en achetant leurs courses à
des prix très modérés »,
explique Ange-
lina Bourdier-Charef maire-adjointe
déléguée à l’action sociale.
Jusqu’à présent, Najma n’avait fonction-
né qu’à l’aide de dons en provenance de
particuliers. Mais après quatre années,
elle a fait ses preuves. Jean Sarkozy,
vice-président délégué à l’économie so-
ciale et solidaire du Conseil général des
Hauts-de-Seine, présent à l’inauguration
le 11 décembre dernier, l’a encouragée
à présenter sa candidature aux appels à
projets de l’économie solidaire et sociale
qu’organise chaque année le Départe-
ment. Une vraie reconnaissance…
Travailler dans une épicerie
solidaire, savoir qu’on aide
des familles en difficulté,
cela donne encore plus
de sens au travail
Gérard, bénévole, vient donner un coup de main
chaque vendredi pendant l’ouverture.




