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Asnières
infos
Événement
Sou Fujimoto
expose dans les jardins
du château
La maison nomade de l’architecte japonais a attiré
100 000 spectateurs en six semaines d’exposition
au jardin des Tuileries. Elle sera visible dans le jar-
din du château d’Asnières dès la mi-janvier.
Dans quelle catégorie classer
Many
Small Cubes
? Est-ce de l’architec-
ture ? Est-ce de l’art ? Au mois de
décembre, les riverains ont pu ob-
server un étrange ballet dans la cour
du château d’Asnières d’une grue
maniant des cubes d’aluminium
à plusieurs mètres au-dessus du
Cheval
de Kasper. Ceux qui s’inté-
ressent à l’art contemporain ou qui
sont allés se promener dans le jar-
din des Tuileries cet automne auront
reconnu l’œuvre de Sou Fujimoto,
présentée dans le cadre de la Fiac
« hors les murs » de 2014.
L’arrivée à Asnières de l’œuvre
de l’architecte japonais est le fruit
d’une rencontre entre le galeriste
Philippe Gravier et Josiane Fis-
cher, adjoint au maire déléguée à
l’urbanisme et aux grands projets.
Le galeriste s’est lancé dans un
projet fou, faire construire par les
plus célèbres architectes du monde
des maisons nomades qui sont des
structures démontables s’inscrivant
dans différents paysages, artis-
tiques ou environnementaux.
« Elles
peuvent être présentées dans le
cadre d’une exposition, mais aussi
être acquises par des mécènes pri-
vés, des entreprises pour égayer un
siège social ou, pourquoi pas, ins-
tallées dans un vignoble prestigieux
pour attirer la curiosité de toute une
clientèle étrangère »
, explique Phi-
lippe Gravier. Quant à Josiane Fis-
cher, elle cherchait des idées pour
redonner au château d’Asnières
une animation digne de son riche
passé artistique, maintenant que sa
restauration est terminée.
>> Une première
Les réalisations demandées aux ar-
chitectes par le galeriste reposent
sur un concept de maisons du XXI
e
siècle capables de sublimer l’ima-
gination du spectateur. La venue
de
Many Small Cubes
à Asnières
constitue une première pour Phi-
lippe Gravier, qui entend trans-
former l’essai si le public est au
rendez-vous.
« Si ça marche, nous
y exposerons d’autres maisons.
Nous avons signé avec l’architecte
français Édouard François pour
une maison nomade prévue pour
la prochaine foire internationale
de Bâle. Une maison fabriquée en
titane. Une fois l’exposition suisse
terminée, nous projetons de la
présenter à Asnières »
, poursuit le
galeriste parisien, persuadé qu’il
est possible d’attirer du monde
dans une ville de la proche ban-
lieue, malgré la multiplicité des
lieux d’exposition consacrés à l’art
contemporain dans la capitale.
« C’est un pari qui peut être gagné
à condition de susciter la curiosité
des gens pour qu’ils viennent et
puis pour qu’ils reviennent au châ-
teau afin de découvrir une nouvelle
maison nomade. »
Et le galeriste
d’imaginer à l’intérieur du château
des expositions des maquettes
des grandes réalisations des archi-
tectes choisis.
Le marquis de Voyer de Paulmy
d’Argenson, qui fit ériger le châ-
teau en 1750, avait une passion
pour les arts. Il fit installer une
collection des plus grands maîtres
flamands et italiens, une folie pure
pour l’époque. Philippe Gravier
serait-il le descendant spirituel du
marquis ? Peut-être…
D. R
Du 15 janvier à mi-juin 2015




