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HADOPI > Rapport d’activité 2012-2013

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Permettre à l’Hadopi

de traiter les objections

La non-exhaustivité du label porte préjudice

à l’information des consommateurs.Pour pal-

lier cette difficulté, il est proposé de permettre

à l’Hadopi, lorsqu’une plateforme ne remplit

pas les conditions pour être labélisée, d’être

à l’initiative d’une mission d’accompagne-

ment pour lui permettre d’obtenir le label (des

médiations en cas de blocage entre ayants

droit et diffuseurs afin d’accélérer la conclu-

sion d’un accord entre les parties pourraient

être conduites). Cette démarche volontaire

devrait donner à l’Hadopi les moyens de

trouver un accord. Il s’agirait donc d’entéri-

ner, en cas d’objection, le pouvoir de l’Hadopi

d’émettre une recommandation.

Entériner la mise en œuvre

d’actions de sensibilisation

du jeune public à la

protection des droits

et à la diffusion des œuvres

De façon transversale, l’institution conduit

des actions de sensibilisation et d’informa-

tion autour de l’offre légale et de la protec-

tion des droits. Les ateliers d’information

et de sensibilisation réunissent différents

acteurs de la communauté éducative et

permettent un échange entre des partici-

pants confrontés à des problématiques

variées selon qu’ils sont enseignants,

documentalistes, référents TICE, person-

nels d’encadrement, etc. Les participants

soulignent de façon récurrente différents

besoins, et les échanges noués lors des

ateliers permettent de dégager certaines

pistes pour y répondre.

La sensibilisation aux droits et aux devoirs liés

à l’usage de l’Internet et des réseaux, dont le

respect de la propriété intellectuelle prévue

par le Code de l’éducation (art. L. 312-9)

dans le cadre de la formation à l’utilisation

des outils et des ressources numériques, est

réalisée par différents acteurs éducatifs, insti-

tutionnels et associatifs.

Il est donc proposé d’entériner l’exercice

des actions de sensibilisation de l’Hadopi

et les conditions de leur mise en œuvre en

définissant notamment leur contenu, leur

format et les modalités d’intervention des

acteurs mobilisés. En effet, ce programme

de sensibilisation serait conçu et réalisé en

concertation avec l’ensemble des acteurs

éducatifs, institutionnels et associatifs com-

pétents dans les différents domaines des

usages responsables sur Internet.

➔➔

En relation

avec l’observation de

l’utilisation licite et

illicite des œuvres

La mission d’observation des usages pré-

vue à l’article L. 331-23 du Code de la pro-

priété intellectuelle met en évidence l’objec-

tif du législateur de remédier au caractère

parcellaire ou partial des informations sur

les questions de contrefaçon sur Internet

et des usages en ligne, ainsi qu’il est mis

en évidence dans les travaux parlemen-

taires de la loi du 12 juin 2009 :

« (…) nul

ne peut contester qu’une évaluation la plus

objective possible des faits conditionnera

l’efficacité de l’action de la Haute Autorité

au titre de sa mission de protection des

œuvres et des objets auxquels est attaché

un droit d’auteur ou voisin. À ce titre, feront

tout à la fois l’objet d’un suivi attentif, d’une

part, les téléchargements par réseaux de

pair à pair, et d’autre part, le recours aux

sites communautaires »

(1)

.

Ni la loi ni le décret n° 2011-386 du 11 avril

2011 relatif à la mission d’observation ne

précisant les moyens d’action pouvant être

mis en œuvre par l’autorité publique pour

la mener à bien, cette mission a été inter-

prétée de façon dynamique par la Haute

Autorité afin de lui donner tout l’effet utile

(1) Assemblée nationale, rapport fait au nom de la

Commission des lois constitutionnelles, de la législa-

tion et de l’administration générale de la République

sur le projet de loi (n° 1240), favorisant la diffusion

et la protection de la création par M. Franck Riester,

n° 1486 (2008-2009), le 18 février 2009, p. 106.

souhaité par le législateur. La Haute Autorité

a ainsi développé un protocole d’observa-

tion spécifique et intégrant notamment des

méthodologies de recherche informatique

(2)

.

Un enjeu clé de ces travaux resterait toute-

fois l’accès aux données nécessaires dans

des proportions permettant d’obtenir des

résultats significatifs et représentatifs. Ainsi,

l’autorité publique devrait pouvoir disposer

d’un droit d’accès à des données essen-

tielles, par exemple des données statis-

tiques sur la taxonomie du trafic des four-

nisseurs d’accès à Internet.

➔➔

En relation

avec la protection

des œuvres

À l’occasion de la mise en œuvre de la

procédure de réponse graduée et forte de

l’expérience acquise, la Commission de

protection des droits préconise des évolu-

tions qui tendent à renforcer l’efficacité de

ce dispositif pédagogique afin de constituer

une alternative encore plus large aux pour-

suites pénales.

Permettre aux auteurs de

saisir directement l’Hadopi

L’article L. 331-24 du Code de la propriété

intellectuelle réserve actuellement la pos-

sibilité de saisir l’Hadopi aux seuls agents

assermentés et agréés désignés par les

organismes de défense professionnelle

régulièrement constitués, les sociétés de

perception et de répartition des droits et le

Centre national de la cinématographie.

Or, l’Hadopi est régulièrement sollicitée par des

auteurs qui constatent la mise à disposition sur

des logiciels pair à pair de leurs œuvres et sou-

haitent pouvoir saisir directement l’Hadopi pour

demander la mise en œuvre de la procédure

de réponse graduée à leur égard.

(2) Voir partie « Mission d’observation de l’utilisation

licite ou illicite des œuvres ».