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Propositions et

recommandations

Partie

4

70

En parallèle des chantiers et travaux pros-

pectifs menés, et sur la base de l’expérience

acquise par l’institution, l’Hadopi préconise de

favoriser le plein exercice des missions dont

l’Autorité est aujourd’hui investie en vertu du

Code de la propriété intellectuelle (CPI), en

aménageant les dispositions qui les régissent.

Ces préconisations se limitent à l’adaptation

des missions légales actuelles, étant précisé

que, face aux nouveaux enjeux du numé-

rique, la protection des droits et la diffusion

des œuvres requièrent de la part des pouvoirs

publics un ensemble plus large et différencié

de mesures.

➔➔

En relation

avec la mission

d’encouragement

au développement

de l’offre légale

L’article L. 331-23 précise deux moyens

d’action pour la mise en œuvre de cette

mission : la labellisation des offres et la

mise en place d’un portail de référence-

ment. Cependant, comme déjà indiqué

dans le rapport précédent de la Haute

Autorité, les conditions fixées par le décret

n° 2010-1366 du 10 novembre 2010 relatif

à la labellisation ont imposé un formalisme

ne lui permettant pas de donner à cette

mission tout son effet utile. Une refonte de

ce décret est envisageable afin d’adapter

en particulier la procédure de labellisation.

Les limites du dispositif existant et les

leviers d’encouragement au développement

de l’offre légale, identifiés à l’occasion des

rencontres entre l’Hadopi et les services de

diffusion, ont conduit le Collège à formu-

ler des préconisations qui permettraient au

label de remplir sa mission de service public

d’identifier l’ensemble des offres disponibles

en considérant les attentes des utilisateurs

à l’égard de ces offres.

Allonger la durée

d’attribution du label

Le label étant attribué pour un an, les ser-

vices labellisés doivent en principe deman-

der un renouvellement trois mois avant son

terme. En pratique, seule une plateforme a

sollicité son renouvellement dans les délais,

les autres dossiers – hors délais – ont dû

être traités comme des demandes initiales.

Un allongement de la durée actuelle du

label (art. R. 331-35 du CPI) à trois ans

permettrait de remédier à cette situation

tout en se conformant à l’exigence d’une

révision périodique du label prévue à l’article

L. 331-23 du CPI. Cette durée est cohé-

rente avec les pratiques d’autres institutions

en matière d’attribution d’un label (la durée

du label CNIL est de trois ans).

Alléger les conditions du

renouvellement du label

La procédure prévoit que la demande de

renouvellement doit être accompagnée d’un

dossier qui comprend tout élément nou-

veau par rapport à celui de la précédente

demande. Compte tenu de l’évolution de

la plupart des catalogues, les plateformes

doivent fournir une nouvelle liste d’œuvres

constituant leur offre. Cette obligation est

source d’importantes contraintes, dues

notamment au nombre d’œuvres de cer-

taines listes pouvant s’élever à plusieurs

dizaines de millions de titres.

Un allégement de la procédure de renou-

vellement serait souhaitable en exigeant

la seule fourniture d’un engagement sur

l’honneur renouvelé avec la possibilité pour

les titulaires de droits d’effectuer les véri-

fications directement sur le site concerné

pendant la période de publication de la

demande de renouvellement.

Labelliser les services plutôt

que les offres afin d’élargir

le label à tous les types

de diffuseurs

La fourniture d’une liste des œuvres dispo-

nibles, nécessaire à l’attribution du label,

écarte d’emblée certains sites d’héber-

gement et de partage de contenus (plate-

formes dites UGC –

User Generated Content

– les agrégateurs et les comparateurs). Par

ailleurs, une même plateforme peut propo-

ser plusieurs offres, constituées de conte-

nus de natures différentes ou d’outils adap-

tés aux terminaux mobiles. Un recentrement

du label, en le faisant porter sur les acteurs

fournisseurs de services plutôt que sur les

produits, permettrait de rendre plus souple

son attribution. Cela permettrait de dispenser

les plateformes de la procédure de recense-

ment de l’ensemble des contenus qu’elles

proposent et de clarifier le périmètre du label

pour les internautes. Ceci permettrait de sur-

croît de faire évoluer le portail de référence-

ment qui correspondrait mieux aux attentes

du public. Au-delà, une réflexion sur la possi-

bilité d’inclure au portail un processus d’éva-

luation des offres par les internautes serait

pertinente.