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par la Commission de protection des

droits sont indissociables d’une éven-

tuelle procédure pénale conduite ulté-

rieurement devant le juge judiciaire, à

l’occasion de laquelle il est loisible à la

personne concernée de discuter tant les

faits sur lesquels elles portent que sur

leur envoi »

(CE 19 octobre 2011, French

Data Network, déc. n° 342405).

Parmi les données brutes issues des

autres missions de l’Hadopi, susceptibles

d’être mises à disposition sur la plateforme

data.gouv.fr, deux pistes ont été approfondies :

• Les données issues de la mission

d’encouragement au développement

de l’offre légale et de labellisation

Dans le cadre de la procédure de labellisation,

une fiche de renseignement de chaque pla-

teforme qui sollicite le label PUR est publiée,

et notamment la liste des œuvres composant

l’offre candidate à la labellisation et ses carac-

téristiques principales (conditions d’accès,

mode de lecture, présence d’une mesure

technique de protection).

L’Hadopi met désormais à disposition du

public, sur les sites pur.fr et data.gouv.fr, un

tableau de synthèse recensant l’ensemble

de ces informations publiées pour chacune

des plateformes titulaires du label, à l’exclu-

sion de la liste d’œuvres.

• Les données issues de la mission

d’observation des usages licites

et illicites

Parmi les données susceptibles d’être

mises en Open Data, on distingue les

études confiées à des prestataires et celles

réalisées en interne.

Les données brutes des études confiées par

l’Hadopi à des instituts peuvent, sous cer-

taines réserves au regard de leur régime de

communicabilité, être mises en Open Data

et versées à la plateforme data.gouv.fr. Il

s’agit des tris à plat (TAP) et tris croisés (TC)

obtenus par la Haute Autorité à l’issue de la

conduite des études quantitatives exclusi-

vement. Trois jeux de données ont jusqu’à

présent été publiés.

Conformément à la déclaration effectuée

auprès de la CNIL, les données permettant

➔➔

La publication des

données en open data

L’Hadopi s’inscrit dans une démarche

« Open Data » de mise en ligne de don-

nées brutes. Cette démarche a été enga-

gée courant du troisième trimestre 2011

au titre d’un chantier conduit par Jean

BERBINAU, membre du Collège de l’Ha-

dopi, avec la participation des experts des

Labs, Christophe ALLEAUME, professeur à

la faculté de droit et des sciences politiques

de Caen, et Bruno SPIQUEL, blogueur.

Il s’agit de permettre et faciliter la réutilisa-

tion des données relevant des missions qui

lui sont dévolues, dans le triple objectif de :

susciter l’émergence de services

innovants ;

favoriser l’apparition de nouveaux usages ;

apporter une meilleure connaissance de

l’action de l’institution.

Les travaux du chantier se sont conclus

par une première évaluation des différents

types de données inventoriés d’après des

critères de difficulté juridique, technique et

organisationnelle, ainsi que par la publi-

cation, sur la plateforme interministérielle

data.gouv.fr (Etalab), des données brutes

de plusieurs études publiées par la Haute

Autorité.

Les données issues de la réponse gra-

duée ont fait l’objet d’un traitement parti-

culier. En effet :

nombre de ces données comportent des

données personnelles et ne sauraient

être à ce titre mises à disposition ;

par ailleurs, il ressort de l’analyse de la

Commission de protection des droits que

ces données relèvent d’une procédure

« prépénale » et doivent être couvertes

par le secret, leur divulgation risquant

de porter atteinte au

« déroulement des

procédures engagées devant les juridic-

tions ou d’opérations préliminaires à de

telles procédures, sauf autorisation don-

née par l’autorité compétente »,

au sens

de la loi n° 78-753 du 17 juillet 1978. Le

Conseil d’État a dans ce sens considéré

que «

les recommandations adressées

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HADOPI > Rapport d’activité 2012-2013

exception ou relève de la contrefaçon.

En décembre 2012, le gouvernement

s’est prononcé en faveur de l’octroi d’un

pouvoir à l’IPO d’émettre des avis non

contraignants, destinés à clarifier le droit

d’auteur (dispositif de

copyright notices

) ;

aux États-Unis, le manque de prévisibilité

inhérent à la règle du

fair use

a pu être

invoqué par certains professeurs amé-

ricains afin de justifier la création d’un

régulateur qui aurait pour mission de défi-

nir par avance les utilisations autorisées

dans le cadre du

fair use.

Il a par ailleurs été souligné au cours du col-

loque que les problématiques d’effectivité

des exceptions s’inscrivent dans la ques-

tion plus large de la création d’un véritable

marché numérique européen, à même de

proposer au consommateur une offre légale

satisfaisante, qu’un régulateur aux compé-

tences élargies pourrait permettre de contri-

buer à créer.

La nécessité d’assurer l’effectivité des

exceptions est une préoccupation parta-

gée par le rapport de la mission « Acte II

de l’exception culturelle » piloté par Pierre

Lescure, certaines propositions visant à

améliorer l’effectivité de l’exception pédago-

gique et de l’exception en faveur des han-

dicapés. Le rapport ne fait en revanche pas

de préconisation quant au besoin de prévi-

sibilité exprimé par les acteurs du marché et

aux demandes de clarification formulées par

les contributeurs au chantier sur le champ

des exceptions, notamment sur la question

de confier cette mission au régulateur de

l’offre culturelle sur Internet.