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bilan d’activité

Ainsi, les procureurs ont mis en œuvre leur

pouvoir d’appréciation de l’opportunité

des poursuites en saisissant le tribunal de

police aux fins de jugement soit par ordon-

nance pénale soit par citation directe. Ils

ont également décidé de mesures alterna-

tives aux poursuites, telles que le rappel à

la loi. Plusieurs types de décisions ont ainsi

été pris, allant de la condamnation assortie

d’une dispense de peine à la condamna-

tion à une peine d’amende d’un montant

variant de 50 à 600 € (avec ou sans sursis)

qui a été assortie dans un cas d’une peine

complémentaire de suspension de l’accès

à Internet de 15 jours

(1)

.

Assurer la veille et la régulation

dans le domaine des mesures

techniques de protection

L’Hadopi a rendu deux avis au cours du

premier trimestre 2013 dans le cadre de sa

mission de régulation des mesures tech-

niques de protection (MTP). Elle a veillé

à rechercher un équilibre entre la protec-

tion des œuvres et la nécessité de ne pas

pénaliser le consommateur dans l’utilisation

légale de l’œuvre et son libre usage.

Son premier avis, rendu en matière de

bénéfice des exceptions au droit d’au-

teur, faisait suite à une demande de la

Bibliothèque nationale de France (BnF)

concernant la présence de mesures tech-

niques de protection (MTP) sur les docu-

ments dont elle est destinataire au titre du

dépôt légal. Dans son avis rendu le 30 jan-

vier 2013, l’Hadopi a recommandé une

modification du régime du dépôt légal pour

permettre à la BnF de disposer d’une ver-

sion non protégée des documents numé-

riques, ce qui implique une réflexion plus

large sur le périmètre et les modalités du

dépôt légal des documents numériques.

(1) À la date de parution de ce rapport, cette pe-

ine complémentaire a été supprimée par le décret

n° 2013-596 du 8 juillet 2013.

La Haute Autorité a également été saisie

en matière d’interopérabilité par l’asso-

ciation VideoLAN, éditeur du logiciel libre

VLC média player. Après avoir procédé à

l’audition d’acteurs français et étrangers

et ouvert une consultation publique, le

Collège de la Haute Autorité a rendu son

avis le 8 avril 2013. Il s’est prononcé sur les

exceptions dites de décompilation et d’in-

génierie inverse, revendiquées par l’asso-

ciation VideoLAN et en faveur d’une intero-

pérabilité effective, grâce à l’intégration des

secrets mis en œuvre par les MTP, dans la

définition « des informations essentielles à

l’intéropérabilité » que peut solliciter un édi-

teur de logiciel dans le cadre d’un règle-

ment de différend devant l’Hadopi.

L’avis donne par ailleurs une clé d’évalua-

tion des règlements des différends que

l’Hadopi pourrait connaître en précisant

que l’atteinte grave à la sécurité et à l’ef-

ficacité d’une MTP doit s’apprécier au vu

du degré de protection global de l’œuvre

concernée. La Haute Autorité pourrait ainsi

prendre en compte, d’une part, la disponibi-

lité de l’œuvre dans des formats équivalents

ou proches en termes d’expérience utilisa-

teur et, d’autre part, le niveau de protection

appliqué sur ces formats.

Enfin, en mai 2013, l’Hadopi a reçu une

demande d’avis concernant les limitations

au bénéfice effectif de l’exception de copie

privée imposées par les décodeurs TV mis

à disposition des abonnés par les fournis-

seurs d’accès à Internet (FAI). Afin d’éva-

luer les possibilités de copies privées, elle a

engagé un cycle d’entretiens avec les prin-

cipaux distributeurs et éditeurs de services

de télévision ainsi qu’avec les institutions

susceptibles d’être impliquées dans cette

problématique.

Observer l’utilisation licite et

illicite des œuvres sur Internet

L’Hadopi est chargée par la loi « Création et

Internet » d’une mission d’observation de

l’utilisation licite ou illicite des œuvres afin

de répondre au besoin de données fiables

relatives à la protection des droits et la diffu-

sion des œuvres sur Internet et de combler

ainsi la carence de données sur le sujet,

identifiée par tous les acteurs concernés au

niveau français ou européen. Cette mission,

indispensable pour définir les orientations

à suivre pour ses missions opérationnelles,

doit offrir une vision à la fois large et fine

des usages de biens culturels sur Internet.

Pour dépasser les difficultés de mesures

de ces usages, la Haute Autorité a déve-

loppé un protocole d’observation spécifique

permettant de :

croiser des méthodologies qualitatives,

des méthodologies quantitatives et des

méthodes de recherche en informatique

et mathématiques appliquées ;

couvrir l’étendue des usages, en prenant

successivement pour objet : les conte-

nus, leur circulation en ligne, les utilisa-

teurs finaux et enfin l’effet des politiques

publiques sur ces phénomènes.

Pour observer et comprendre les usages,

l’Hadopi a conduit des études quantitatives

ad hoc

auprès des internautes français.

Ainsi, le baromètre sur les usages intitulé

« Hadopi, biens culturels et usages d’Inter-

net

: pratiques et perceptions des inter-

nautes français » d’octobre 2012 a permis

d’identifier certaines tendances :

la consommation licite augmente et l’illi-

cite diminue sur cette période ;

les biens culturels sont consommés sur

Internet de façon uniquement ou le plus

souvent gratuite que ce soit de façon

licite ou illicite ;

la première motivation à consommer de

façon licite est la conformité avec la loi.

Concernant l’utilisation effective des

œuvres, les premiers travaux engagés sur

ce poste sont les qualifications et quantifi-

cations des contenus présents sur les plate-

formes de streaming (Youtube, Dailymotion).

L’analyse d’échantillons d’environ 3 000

vidéos a permis d’induire certaines carac-

téristiques des vidéos hébergées.