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HADOPI > Rapport d’activité 2012-2013

publics d’une part, et aux acteurs du secteur d’autre part. Osons nous

demander comment l’autorité publique doit protéger, réguler, encourager,

en questionnant non seulement les outils (juridiques, incitatifs, fiscaux, etc.),

mais aussi l’échelle de nos actions : il semble ainsi indispensable de mener

notre réflexion à l’échelon européen. L’initiative «Des licences pour l’Europe»

et la proposition de directive relative à la gestion collective des droits

d’auteur et des droits voisins actuellement débattue à Bruxelles appellent

en ce sens toute notre attention. Osons, enfin, nous demander quel est

l’acteur public le mieux à même d’assurer des missions rénovées. La réponse

à cette question dépendra bien sûr des précédentes : le futur périmètre,

notamment, devra être pris en compte. La vidéo et la musique, mais aussi le

livre numérique, la photographie, le logiciel, le jeu vidéo, entrent aujourd’hui

dans le champ d’action de la Haute Autorité. Comme les secteurs, les enjeux

mériteraient d’être examinés : à mesure que les technologies évoluent, les

problématiques relatives à la protection des droits et à la protection de la

vie privée et des données personnelles se rapprochent. Des synergies en

matière de régulation et de sensibilisation existent peut-être, et pourraient

être utilement explorées. Quelle qu’elle soit, l’institution qui sera chargée

de mettre en œuvre des missions adaptées aux enjeux actuels devra être

effectivement indépendante.

Ces questions, aujourd’hui, sont posées, et nous nous en réjouissons.

Les conclusions du rapport sur l’«Acte II de l’exception culturelle»

constituent une première étape qui doit être saluée, et la réflexion ainsi

engagée mérite d’être menée à son terme. La volonté d’y associer toutes

les parties prenantes – créateurs, ayants droit, diffuseurs, citoyens, etc. –

et d’examiner tous les enjeux contribuera à son succès. Nous entendons

participer pleinement à cette réflexion. L’expertise nourrie d’observations

et d’expériences développée par les agents de l’Hadopi constitue – nous

en sommes convaincus – une contribution précieuse. C’est dans cet esprit

que la Haute Autorité et ses équipes continueront à remplir leurs missions

et à dialoguer avec tous ceux qui, comme eux, veulent voir la protection des

droits et la diffusion des œuvres avancer au service de la création et des

internautes.

Marie-Françoise Marais,

Présidente de l’Hadopi