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Après trois années, l’Hadopi remplit pleinement ses missions, avec une

énergie intacte et, désormais, un recul sur son action. Elle connaît les acteurs,

les enjeux et les problématiques de son écosystème. Elle est clairement

identifiée en France et à l’étranger – une condition indispensable pour

dialoguer, et demain, coordonner les réponses publiques aux défis légaux

posés par un système d’interconnexion aussi global qu’Internet.

Animée par les équipes qui la font vivre, la Haute Autorité avance.

Elle est capable de remises en question, celles-là même qui façonnent

les améliorations, et d’évolutions dans la conduite de ses actions.

L’enrichissement du dialogue avec les abonnés et le renforcement de la

sensibilisation en offrent quelques illustrations. Elle est capable de mener

des travaux de prospective, pour projeter son action dans le temps, et

pour appréhender efficacement un secteur en évolution constante. Elle

est capable d’explorer des pistes d’évolution sans dogme, et sans tabou.

Ainsi, l’analyse engagée en juin dernier d’un système de rémunération

proportionnelle du partage progresse avec méthode et rigueur. La Haute

Autorité sait aussi exprimer clairement son opposition, par exemple lorsqu’elle

met en garde contre le développement de technologies de reconnaissance

des contenus et de filtrage en dehors du cadre prévu par la loi. Les agents

de l’Hadopi ont développé une solide expertise des enjeux numériques et

de l’Internet. Ils sont attachés au respect de la liberté et de la neutralité qui

conditionnent son bon fonctionnement. Ils savent que, sur le web, les quatre

années qui nous séparent de la loi Création et Internet représentent une

éternité. Ils sont les premiers à appeler de leurs vœux des outils modernisés,

adaptés, rénovés. C’est le sens des contributions qu’ils ont apportées aux

travaux de la mission conduite par Pierre Lescure. C’est la raison qui m’a

conduite à saluer les conclusions de cette mission. C’est, enfin, l’esprit des

propositions d’évolution formulées dans ce rapport.

À nos yeux, la perspective annoncée d’une refondation de notre

politique culturelle face aux enjeux du numérique constitue un prolongement

des efforts engagés depuis 2009. Elle est logique, et elle nécessaire. Osons

interroger le périmètre de l’action publique : le développement du streaming

et du téléchargement direct appelle de façon évidente des évolutions ;

l’expérience acquise en matière d’encouragement au développement de

l’offre légale soulève la question du rôle qui doit incomber aux pouvoirs