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Partie 2 >

L’activité

est en effet confronté à des difficultés de

mesure, d’ordre à la fois juridique (don-

nées personnelles et/ou concurrentielles

par exemple), technique (multiplicité des

données réseaux, fiabilité des données

déclaratives par exemple) et « médiatique »

(données polémiques, qui se doivent d’être

nécessairement robustes).

La Haute Autorité a donc développé

un protocole d’observation spécifique

permettant de :

croiser des méthodologies qualitatives

(type « focus groupes » ou « entre-

tiens individuels »), des méthodologies

quantitatives (type « sondage ») et des

méthodes de recherche en informatique

et mathématiques appliquées (mesures

directes sur les réseaux), soutenues par

des veilles technologiques et pluridiscipli-

naires permanentes ;

couvrir l’étendue des usages, en prenant

successivement pour cible : les conte-

nus, leur circulation en ligne, les utilisa-

teurs finaux.

Ces travaux s’incarnent à un premier niveau

par la production des indicateurs de l’uti-

lisation des œuvres et du développement

de l’offre légale tels que fixés par le décret

n° 2011-386, et plus largement par le

déroulement du protocole d’étude et de

recherche sur l’ensemble du programme

défini pour observer et comprendre les

usages.

Le suivi des indicateurs

par décret

La liste des indicateurs mentionnés à l’ar-

ticle L. 331-23 du CPI est fixée par le décret

n° 2011-386 du 11 avril 2011.

Il est précisé que, conformément à l’article

L. 331-23 du CPI, ces indicateurs res-

sortent à la fois de la mission d’encourage-

ment au développement de l’offre légale de

l’Hadopi, détaillée dans la partie « Mission

d’encouragement au développement de

l’offre légale » de ce rapport, et de la mis-

sion d’observation de l’utilisation licite ou illi-

cite des œuvres ou objets protégés, objet

du présent point. Ils sont indiqués dans

demande d’avis conformément à l’ar-

ticle L. 331-36 du Code de la propriété

intellectuelle.

Plus particulièrement, l’abonné relève que

lors de l’enregistrement des programmes

via

la sortie numérique, le décodeur pro-

cède au cryptage des programmes enre-

gistrés et rend impossible le visionnage

des enregistrements sur un appareil autre

que le décodeur mis à disposition par son

distributeur.

Cette demande rejoint les inquiétudes sou-

levées par certains contributeurs dans le

cadre du chantier « Exceptions au droit

d’auteur » concernant les mesures tech-

niques de protection imposées par les

ayants droit et empêchant les utilisateurs de

bénéficier de l’exception de copie privée en

enregistrant des programmes à travers leur

décodeur de télévision numérique.

À la date de la publication du présent rap-

port, l’Hadopi a débuté un cycle d’entre-

tiens avec les principaux distributeurs et

éditeurs de services de télévision et les

ayants droit pour évaluer les possibilités de

copies privées télévisées ainsi qu’avec les

institutions susceptibles d’être impliquées

dans cette problématique.

➔➔

Mission

d’observation

de l’utilisation licite

ou illicite des œuvres

La loi du 19 juin 2009 a confié à l’Hadopi

une mission d’observation de l’utilisation

licite ou illicite des œuvres (art. L. 331-23

du Code de la propriété intellectuelle), pour

répondre au besoin de données fiables rela-

tives à la protection des droits et la diffu-

sion des œuvres sur Internet, et permettre

de définir, le cas échéant, les orientations

à suivre pour ses missions opérationnelles.

Cette mission générale d’observation doit

fournir une vision large et fine des usages

de biens culturels sur Internet. Il s’agit de

combler la carence de données sur le sujet,

identifiée par tous les acteurs concernés au

niveau français ou européen. Cet exercice

L’Hadopi a procédé à l’audition d’acteurs

français et étrangers et a ouvert une consul-

tation publique du 6 au 26 février 2013 sur

la question générale de savoir si « la docu-

mentation technique et les interfaces de

programmation » visées à l’article L. 331-

32 du Code de la propriété intellectuelle

intègrent les clefs de déchiffrement d’un

contenu protégé et plus généralement les

secrets nécessaires.

Dans son avis, le Collège de la Haute Autorité

s’est prononcé sur les exceptions dites de

décompilation et d’ingénierie inverse revendi-

quées par l’association VideoLAN. Le Collège

s’est prononcé en faveur d’une interopéra-

bilité effective en intégrant dans la défini-

tion des « informations essentielles à l’inte-

ropérabilité », les secrets mis en œuvre par

les mesures techniques de protection, que

peut solliciter un éditeur de logiciel sur le

fondement de l’article L. 331-32.

L’avis donne par ailleurs une clef d’éva-

luation des règlements des différends que

l’Hadopi pourrait connaître en précisant que

l’atteinte grave à la sécurité et à l’efficacité

d’une mesure technique de protection doit

s’apprécier au vu du degré de protection

global de l’œuvre concernée, c’est-à-dire

pour l’ensemble des supports et formats

dans lesquels elle est distribuée. Cela

signifie que l’Hadopi pourrait ainsi prendre

en compte, d’une part, la disponibilité de

l’œuvre dans des formats équivalents ou

proches en termes d’expérience utilisa-

teur et, d’autre part, le niveau de protection

appliqué sur ces formats.

Saisine en cours d’instruction

sur le bénéfice de l’exception

de copie privée

En mai 2013, l’Hadopi a reçu une demande

d’avis, émanant d’un particulier, concer-

nant les limitations au bénéfice effectif de

l’exception de copie privée imposées par

le décodeur TV mis à disposition par son

fournisseur d’accès à Internet (FAI).

Dans sa saisine, l’abonné décrit les diffi-

cultés qu’il rencontre pour lire un contenu

qu’il a enregistré et saisit l’Hadopi d’une